sawatdee
VIP
Nombre de messages : 2398
Age : 41
Localisation : charleroi
Date d'inscription : 28/04/2006
|
Sujet: boxe => La guerre est finie Mer 4 Oct - 22:15 |
|
Après un combat mémorable contre le Thaïlandais Somsak Sithchatchawal, Mahyar Monshipour a décidé de se retirer des rings sur cette dernière défaite. Le Poitevin, qui a abandonné sa ceinture de champion du monde des super-coq, part sans regrets.
Mahyar Monshipour a pris le parti de déposer ses armes d'ex-champion WBA super-coq, comme promis, au soir de la cruelle défaite (arrêt 10e) enregistrée samedi à Levallois-Perret, face au boxeur thaïlandais Somsak Sithchatchawal ayant eu pour louable mérite d'avoir été plus résistant que lui.
Le Poitevin était pourtant en tête d'un choc hallucinant de violence, avec un et deux points d'avance (le 3e juge optant pour l'équilibre), avant que l'arbitre anglais décide de mettre fin à un scénario de massacre. John Coyle aurait retardé l'échéance que le fidèle Mohamed Bennama, l'ange gardien dans le coin du merveilleux grand petit homme, eut jeté l'éponge pour ne pas mettre en péril la vie de son généreux protégé.
"J'ai mal à la tête et aux côtes" se plaindra d'ailleurs, au milieu de la nuit, le monarque dépossédé à sa 5e défense avant d'aller passer une batterie de tests médicaux. "J'espère qu'il n'aura pas de séquelles", priait alors le promoteur Michel Acariès qui venait de perdre son "Petit Tyson". Sur l'estrade de la triste soirée, Mahyar Monshipour apparaissait cependant dignement pour lâcher un pathétique: "Ca a été la dernière. Je pensais que ce combat ne serait qu'une étape pour moi. Je suis tombé sur un bout de bois".
Ainsi, la guerre se termine, à bientôt 31 ans, pour le vaillant soldat persan, arrivé de Bam à 11 ans, avec le souhait viscéral de rendre au centuple à ce pays lui ayant tendu les bras sans restriction. Réputé intellectuel, Mahyar Monshipour a donc perdu sa dernière partie de rentre-dedans, véritable ode aux "bourre-pifs" en boucle, face à un homme n'ayant jamais guère voyagé que l'on vit, aussi, les yeux hagards, au point de rupture.
"Une vie d'homme commence"
"Des combats comme cela, on en voyait il y a quarante ans, confiait Daniel Talon ayant dirigé cinq championnats du monde et jugé une vingtaine. Au milieu d'une telle tempête, l'arbitre n'a pas le droit à l'erreur. Trop dangereux!". Pour sûr le Palais des Sports Marcel Cerdan s'est globalement délecté de tant d'âpreté et d'incertitude. Mais, la boxe, pour beaucoup noble et artistique qu'elle soit, y a-t-elle trouvé son compte?
"C'est loin d'être du noble art, soulignera néanmoins le directeur technique national, Dominique Nato. Mais que voulez-vous, les gens viennent voir cela. Ils sont contents; ils ont assisté à une séance de baston" .
"Cette violence me dérange un peu, observera le consultant Jean-Bouttier pourtant passé, à deux reprises, entre les poings de l'Argentin Carlos Monzon, gaillard sans foi ni loi. La boxe, ce n'est pas ce genre de guerre". Seul champion en exercice, Fabrice Tiozzo (mi-lourd WBA) ne se montrait pas, lui, le moins du monde étonné. "Avec Mahyar, c'est sans cesse à toi, à moi. On a toujours sa dose de drame. C'est donc ce que l'on était en droit d'attendre, tranche le Lyonnais. Cette fois, c'est lui qui s'est fait démolir. Mais, si à mon tour je perds de cette manière, j'arrête...".
Cette retraite annoncée ne pèsera pas dans le quotidien du champion appelé à s'occuper davantage de sa psychologue d'épouse, Anne, et de ses fonctions de directeur adjoint des sports au Conseil général de la Vienne. Pendant que Michel Acariès se demandait si "les démons de la boxe ne le reprendrait pas un jour", Mohammed Bennama était presque soulagé: "une aventure prend fin, une vie d'homme commence".
|
|