Red Bull à l'école McLaren

La RB3 révélée vendredi à Montmelo s'inspire ouvertement de la McLaren. Normal : son concepteur Adrian Newey a fait les beaux jours des Gris avant de rejoindre l'ambitieuse équipe de Dietrich Mateschitz. A son volant, Mark Webber et David Coulthard pourront au moins viser des podiums...

Adrian Newey avait prévenu de la filiation, histoire d'éviter une réaction offusquée de McLaren voire un procès pour plagiat. Le designer-star aux six titres mondiaux Constructeurs (1992, 93, 94, 96, 97, 98) a bien importé chez Red Bull ses meilleurs précepteurs des bureaux d'étude de l'équipe de Ron Dennis. La RB3 présentée vendredi à Montmelo, près de Barcelone, reprend la ligne générale des dernières McLaren.

"Indéniablement, certains aspects de la RB3 sont 'McLarenesques' (en français dans le texte) et d'autres sont un développement du travail que je faisais lorsque j'étais chez eux", a assumé le technicien britannique de 59 ans, recruté début 2006. "D'autres parties incluent des choses dérivées de ce qui a été fait chez Red Bull et, bien sûr, des idées complètement nouvelles."

Vue de l'extérieur, le RB3 emprunte aux récentes MP4 son museau fin et plongeant, ses ailerons avant et arrière, ses pontons et son capot moteur. Bref, presque tout. Si elle va aussi vite, elle devra néanmoins être endurante. L'an passé, le manque de fiabilité avait été flagrant, surtout au niveau de la transmission.

En revanche, il est une pièce d'orfèvrerie en laquelle Red Bull n'a rien à envier à McLaren ou même Ferrari, mais seulement à Renault. Pour cause : le V8 français est désormais installé derrière le poste de pilotage du vétéran écossais des circuits David Coulthard, 36 ans, et de l'Australien Mark Webber, 29 ans, transfuge de Williams. La cavalerie tricolore est sans conteste meilleure que Mercedes et Ferrari a été conviée à se tourner vers Toro Rosso. Red Bull avait encore un an de contrat avec les motoristes de Maranello mais Adrian Newey a insisté pour disposer du bloc de Viry-Châtillon à des fins de refroidissement.

Renault remplace Ferrari

A l'heure où les spécifications moteur se figent, l'aérodynamique prend un rôle encore plus prépondérant et il suffit de regarder l'échancrure des pontons pour comprendre que Newey s'est régalé à y loger des radiateurs de petit format. Tout juste le génie a-t-il regretté de ne pas avoir pu travailler plus les formes. "Nous n'avons mis la maquette de la RB3 en soufflerie qu'en juin 2006, ce qui était bien plus tard que nous voulions. Ça a pris du temps pour fixer les formes de la coque et la boite de vitesses" , a-t-il admis.

Pas de quoi gâcher les retrouvailles avec le Losange. "A ma grande surprise, je retrouve des visages familiers de l'époque où nous étions ensemble!", s'est réjouit en effet le cerveau de Milton Keynes, en référence à ses années Williams-Renault (1990-1996). "C'est génial de recommencer à travailler avec eux. J'ai toujours été très impressionné par leur méthodologie. Ils sont très bons et très pragmatiques. L'expérience m'a aussi montré qu'ils sont totalement professionnels lorsqu'ils équipent deux teams." De 1995 à 97, Benetton et Williams avaient invariablement loué la loyauté française. "Ils équipent un second team non pas pour gagner de l'argent mais pour renforcer leur présence dans le peloton et pour apprendre plus en termes de performance et de fiabilité, ce qui est une pierre angulaire de notre relation."

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