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Le Vlaams Belang, parti d'extrême droite nationaliste et séparatiste belge, est en bonne place dans les sondages pour les municipales de dimanche.

L 'enjeu des élections municipales de dimanche en Belgique dépasse le seul cadre local. L'extrême droite nationaliste et séparatiste va-t-elle égaler, voire améliorer, ses scores dans ses principaux bastions de Flandre, à commencer par Anvers? Consciente du danger de xénophobie et de scission, la classe politique a surmonté ses clivages traditionnels pour créer un "cordon sanitaire" et tenter de barrer la route au Vlaams Belang.
Partie d'Anvers, deuxième ville du pays, la lame de fond du Vlaams Belang (Intérêt flamand) s'est propagée à une grande partie de la Flandre, qui occupe la moitié nord de la Belgique. En 2004, lors des dernières élections régionales, cette formation d'extrême droite est devenue le premier parti de la région flamande (32 sièges sur 124), mais a été écartée du pouvoir grâce à une alliance des partis traditionnels.

En tête des sondages à Anvers

Malgré ce "cordon sanitaire", le Vlaams Belang est encore donné en tête dans les sondages pour ces élections "communales" dans son fief historique d'Anvers, port de 460.000 habitants sur l'estuaire de l'Escaut, et dans plusieurs autres villes moyennes de cette Flandre économiquement plus riche que la Wallonie francophone (sud).
Lors des dernières élections municipales de 2000, l'extrême droite flamande -qui s'appelait alors Vlaams Blok- avait raflé un tiers des voix à Anvers. Cette fois, les sondages lui prédisent plus de 38% des voix. Et, son leader local, Filip Dewinter, se veut confiant. "Le Vlaams Belang se dirige vers une autre victoire parce que la population veut le changement, elle veut une transformation", assure-t-il.
Malgré ses 20 sièges au conseil municipal d'Anvers (sur 55), le Vlaams Belang est resté dans l'opposition depuis six ans grâce à la constitution d'une coalition arc-en-ciel, unie principalement dans son rejet de l'extrême droite. Le maire socialiste sortant d'Anvers, Patrick Janssens, ne cache pas ses craintes. "Je ne sous-estime d'aucune façon la possibilité de les voir progresser encore", a-t-il souligné lors d'un récent meeting.

Ses positions

L'extrême droite flamande -qui a été obligée de changer de nom suite à un arrêt de la Cour de cassation qualifiant le Vlaams Blok de "raciste" en 2004- surfe sur ses deux thèmes de prédilection: l'immigration et l'antagonisme supposé entre la Flandre au nord et la Wallonie au sud.
Cohérent avec ses positions séparatistes, le Vlaams Belang n'est présent que dans la région flamande et ne présente aucun candidat dans la partie francophone, laquelle, selon lui, est en partie financée par la meilleure santé économique de la Flandre.
Sur un registre xénophobe désormais bien rôdé, le chef du Vlaams à Anvers s'en prend à l'immigration et aux partis traditionnels qui ignorent, selon lui, les préoccupations des classes urbaines défavorisées. "Nous sommes pleins. Trop c'est trop. Les gens ne se sentent plus chez eux dans leur propre rue", lance Filip Dewinter, devenu la figure la plus médiatique du parti, devant son président Frank Vanhecke.
"L'immigration n'apporte plus de valeur ajoutée, mais est devenue une nuisance", affirme Dewinter, en fournissant ses propres chiffres de 25.000 immigrés illégaux et de 12.000 demandeurs d'asile dans la seule ville d'Anvers. "Nous appelons donc à un arrêt de l'immigration."
Pour tenter d'endiguer la montée en puissance du Vlaams, les artistes -dont Axelle Red et le groupe dEUS- sont eux aussi montés au créneau en organisant dimanche dernier une série de concerts pour la tolérance et contre le racisme à Bruxelles, Anvers mais aussi Gand et Charleroi.