Sharapova simplement trop forte

La Russe Maria Sharapova a confirmé en finale, à Flushing Meadows face à Justine Henin (6-4, 6-4), sa domination lors de l'US Open de tennis, avec un succès qui lui offre son deuxième titre du Grand Chelem.

Après avoir atteint le dernier carré sans perdre une seule manche, Sharapova s'est débarrassée en demi-finale de la N.1 mondiale, la Française Amélie Mauresmo, avec deux 6-0 en trois manches, et en finale de la N.2 mondiale. A 19 ans, la Russe, déjà victorieuse à Wimbledon en 2004, a réussi la meilleure quinzaine de sa carrière.

Et personne n'a rien trouvé à redire à son ultime victoire lors du "Super samedi", qui avait commencé par les demi-finales masculines. Ce deuxième titre est la cerise sur le gâteau mais il y aura d'autres cerises à mettre sur le gâteau, a commenté la longiligne russe (1,83 m). Car autant par le résultat que par la manière, Sharapova a convaincu sur les courts new-yorkais, où elle succède au palmarès à Kim Clijsters.

Surprise d'entrée par Justine Henin qui disputait sa neuvième finale d'un Grand Chelem, Sharapova perd sa première mise en jeu. Mais elle revient immédiatement dans la partie. Très au point sur ses services et bien plus patiente dans l'échange qu'auparavant, la Russe fait à nouveau le break dans le 8e jeu. Et une première balle, qui fut son coup décisif de la soirée, avec 72% de réussite, lui permet d'empocher la première manche en 45 minutes.

Hurlements et cris de joie

La deuxième manche se poursuit sur un bon rythme mais la Wallonne, qui peine à jouer long, subit de plus en plus. Elle s'accroche quand même en lâchant quelques coups. Mais même lorsque la Russe fait deux doubles fautes dans le même jeu, la Wallonne ne parvient à prendre le service.

A 3 jeux partout, Sharapova, qui présentait un bilan défavorable de 4 défaites contre 1 victoire face à sa rivale de 24 ans, fait à nouveau le break pour conclure trois jeux plus tard, sur une balle dans le filet de la Belge. A genoux, Sharapova remplaçait alors vite ses hurlements du match pour des cris de joie. Elle filait dans les tribunes se jeter dans les bras de son père-entraîneur.

Je l'ai trop laissé s'organiser. Elle a bien servi, bien retournée. Je ne pouvais que me battre. Mais elle était la meilleure, se lamentait la Rochefortoise, qui rate l'occasion de recupérer la place de N.1 mondiale, qu'elle n'a pas occupée depuis 2004. Je n'ai jamais réussi à trouver mon tennis. Elle a été plus brave que moi. Elle a mieux servi que lors de nos précédentes rencontres, a analysé la championne de l'US Open en 2003. Je n'ai pas été assez agressive. Je me suis bien battue sur chaque point mais elle était tout simplement trop forte.

La Wallonne de 24 ans a avoué s'être sentie un peu émoussée par ses efforts de ces dernières semaines (elle avait remporté le tournoi de New Haven juste avant l'US Open). J'étais sans doute un peu moins en jambes. Je lui ai donné trop de temps pour qu'elle mette son jeu en place, a estimé l'ancienne N.1 mondiale.

Malgré la défaite, la Rochefortoise s'est montrée satisfaite de sa saison durant laquelle elle a atteint toutes les finales des Grand Chelem avec en prime une victoire à Roland-Garros. La saison n'est pas encore finie, a-t-elle toutefois rappelé. J'étais très constante toute l'année. C'est la première fois depuis 2003 que je joue une saison entière. Je n'ai pas eu de pépins physiques et cela était le plus important.

Les larmes pas très loin, Justine Henin ne pouvait que regretter cette troisième finale de Grand Chelem perdue cette année, après l'Open d'Australie et Wimbledon. A 24 ans, elle se consolera vite en se disant qu'elle a été la première joueuse depuis la Suissesse Martina Hingis en 1997 à avoir disputé toutes les finales du Grand Chelem la même année.