Le dollar monte, probabilité

LONDRES (AFP) - Le dollar a nettement repris du terrain à l'euro et au yen vendredi, soutenu par les attentes d'une partie croissante du marché de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) augmenter ses taux d'intérêt au mois de juin.

Vers 16H00 GMT (18H000 à Paris), l'euro reculait à 1,2738 dollar contre 1,2857 dollar jeudi vers 21H00 GMT. Le dollar s'appréciait à 111,80 yens contre 110,82 yens jeudi soir.

L'euro a reculé jusqu'à 1,2695 USD vendredi, ce qui représente une perte de 2% depuis l'ouverture des échanges lundi. Face au yen, le dollar a touché 112,23, un plus haut depuis deux semaines.

Le billet vert se redresse parce qu'un nombre croissant de cambistes s'attend à voir la Fed relever ses taux de 5% à 5,25% dès le mois de juin, sans attendre plus tard dans l'année.

"Le marché commence à sérieusement envisager la possibilité que la Fed relève ses taux d'intérêt de 25 points de base au mois de juin, puis dans le courant du deuxième semestre", a expliqué Geoff Kendrick, économiste à la banque Westpac.

Ce risque a augmenté, rappelait l'économiste, en raison d'une inflation américaine plus élevée que prévu publiée jeudi. Même l'indice de base, qui exclut pourtant la composante très volatile de l'énergie, a progressé de 2,3% sur un an en avril.

Au lendemain de cette publication, William Poole, le président de la Fed de Saint Louis, puis Jeffrey Lacker, président de la Fed de Richmond, ont souligné publiquement que l'inflation représentait un risque sérieux.

"Il y a une semaine j'aurais dit que seul un quart des opérateurs tablait sur une hausse des taux en juin. Je crois que depuis le milieu de cette semaine, on en est à la moitié", a estimé M. Kendrick, qui pour sa part compte toujours sur un statu quo en juin.

Steve Barrow, économiste chez Bear Stearns (NYSE: BSC - actualité) , est du même avis, et imagine même la pause durer quelques mois: "Nous continuons de penser que les taux ne grimperont pas avant la fin de l'été, voire le début de l'automne", a-t-il avancé.

En zone euro, certains responsables ont au contraire tenté cette semaine de minimiser les risques inflationnistes, à l'instar du ministre français de l'Economie et des Finances Thierry Breton, qui a répété vendredi sa crainte de voir la monnaie unique "aller trop haut".

Quant au yen, il a encaissé le rebond du dollar d'autant plus sévèrement que les autorités monétaires japonaises n'ont montré vendredi aucune intention de resserrer le crédit, maintenant les taux d'intérêt à court terme à 0%.

Cependant, certains économistes relativisaient la situation en soulignant que ce rebond du dollar pourrait n'être qu'une simple correction dans une phase d'affaiblissement du dollar.