Domenech : "Un vrai test"

Le sélectionneur des Bleus pense que le déplacement en Ecosse marque le vrai départ des éliminatoires de l’Euro 2008. Les rencontres face à la Géorgie et l’Italie étaient dans "l'après-Coupe du monde". Raymond Domenech en profite également pour mettre les choses au point avec Gérard Houllier.

RAYMOND DOMENECH, après deux victoires en Géorgie et face à l'Italie, l'équipe de France se déplace en Ecosse puis reçoit les Iles Féroé pour des matches qui ressemblent à des tournants mathématiques. Avec douze points, ce serait bien parti...

R. D. : Même si l'on fait deux bons résultats en Ecosse et à Sochaux face aux Féroé, rien ne sera encore fait. Je préfère regarder sur le long terme. Seule compte la qualification. Je me dis que lors des deux dernières journées du groupe, on jouera en Ukraine et l'on sera exempt lors de la dernière date. On ne pourra prendre que trois points au maximum. A nous de faire ce qu'il faut avant pour ne pas arriver à ces échéances le couteau sous la gorge.

Comment vont les incertains : Sidney Govou et Louis Saha ?

R. D. : Pour le moment, nous en sommes au stade des incertitudes. Mais on a le temps de voir d'ici samedi. Les autres joueurs vont bien.

Avez-vous appelé Lyon pour avoir des informations sur Sidney Govou ?

R. D. : Ne tournez pas autour du pot. Je vois où vous voulez en venir...

Par conséquent, que pensez-vous des propos de Gérard Houllier. L'entraîneur de Lyon s'est plaint d'un manque de considération de votre part envers les entraîneurs de Ligue 1...

R. D. : Tout d'abord, je préfère lorsque les gens parlent en leur nom propre. Et non celui des autres. Ensuite, Gérard est un vrai ami. Le mois dernier, j'avais dit que lorsque tout va trop bien, l'équipe de France est en danger. C'est bien, il a mis du piment dans notre quotidien. Il connaît bien la situation puisqu'il a été sélectionneur national... quinze mois. Chaque sélectionneur a son mode de fonctionnement. Pour ma part, je vais voir les matches, discute avec les entraîneurs quand je peux mais je me vois mal les appeler toutes les semaines. A Lyon, j'ai l'avantage de connaître le club. J'ai donc des infos.

La polémique est de retour après quelques semaines tranquilles...

R. D. : Je plaide non-coupable. Je n'entre pas là-dedans. Moi, je m'occupe de l'équipe de France, j'essaie de faire en sorte que l'équipe de France se porte du mieux possible. Je ne suis pas responsable de cette histoire. Ce n'est pas mon souci.

Huit Lyonnais ont été retenus. Est-ce un avantage de jouer à l'OL ?

R. D. : Oui. Ce sont des joueurs qui jouent au plus haut niveau, qui disputent des matches de Ligue des Champions. Mais si c'était à Paris, Nantes, Marseille... ce serait pareil. Cela dit, Lyon c'est bien car ce n'est qu'à deux heures de TGV (rires). Londres aussi, même si c'est un tout petit peu plus loin... Sérieusement, que ce soit à Lyon ou Turin, cela n'a aucune incidence.

Parlons de l'Ecosse, à quel type de match vous attendez-vous samedi ?

R. D. : A la base, on sait qu'il y aura un défi physique, un combat, un public, un vrai temps écossais. Attention tout de même à ne pas tomber dans les stéréotypes. Les Ecossais savent jouer au football. Ce sera un vrai test. Ce sera d'ailleurs le premier rendez-vous du Championnat d'Europe. Les matches d'avant, c'était dans l'après-Coupe du monde. Maintenant, on y est. C'est une vraie étape.

Ce match ressemble-t-il à celui que vous aviez livré en Irlande l'année dernière ?

R. D. : Celui de l'Irlande était décisif. Si on avait perdu là-bas, on était morts. Aujourd'hui, c'est différent. Même si l'on fait un faux pas, on sera toujours dans la course.

Allez-vous appeler Paul Le Guen, entraîneur des Rangers, pour avoir des infos ?

R. D. : C'est une possibilité. Si j'en éprouve le besoin, je le ferai. Mais je préfère en général m'occuper de mon équipe.

Savez-vous déjà comment vous aller organiser votre équipe samedi ?

R. D. : Depuis quelques matches, nous avons des bases. Je ne vais pas tout casser pour me faire plaisir. On ne va pas jouer à trois derrière ou avec six avants-centres. Pour autant, il faut toujours essayer de rajouter quelque chose et ne pas se contenter de ce que l'on a fait auparavant. On doit vivre avec ça en permanence à l'esprit. C'est mon discours depuis le début.

Un mot sur Claude Makelele qui a annoncé qu'il ne désirait pas disputer l'Euro 2008. Ne trouvez-vous pas cela dommage ?

R. D. : Nous ne sommes pas encore en phase finale. Les autres équipes ne sont pas décidées à nous laisser y aller. On verra cela après... Pour l'heure, je suis content qu'il soit avec nous, c'est ce qui était défini. Un arrêt brutal aurait été dramatique. Là, c'est intelligent.

Ecartez-vous la possibilité de l'appeler à l'Euro 2008 contre son gré ?

R. D. : Je ne suis pas dans ce registre. On a d'abord l'Ecosse, les Féroé à jouer...

Vous qui préférez vous inscrire dans le long terme, vous devez être soulagé d'avoir prolongé votre contrat jusqu'en 2010 ?

R. D. : Ce n'est pas un soulagement. Mais c'était nécessaire pour bien travailler. En équipe de France, il faut du temps. Il faut pouvoir prendre des risques. La durée amène la sérénité. Les grands clubs marchent comme cela.

Beaucoup critiqué avant le mondial, je pense qu'il a largement fait ses preuves, aujourd'hui, je pense que c'est l'entraineur "idéal" pour la france.